20 septembre 2009
Transparence : Bonne Turbulence : Faible Vent : nul Humidité : Moyenne
Température : +7° C
Instrument : Célestron 9.25 F/D 10. Observateurs : Ph. Dinant, D. Mignault et D. Pinard.
Amplification : 94x, 147x, 188x
Optiques : oculaire de 25 mm et 16mm plus Barlow courte Antares 2x.
Heure d’observation : De 19h50 à 00h15, heure locale (HAE).
Lieu : St-Georges-de-Windsor – (QC) Canada
Lat : 45°41’52’’ Nord – Long : 71°50’37’’ Ouest
Objet observé : ISS, Jupiter, M 56, 57, 27, 71,31, 32,110, 13, NGC 6934, 7331 et 869.
Le matériel a été sorti longtemps à l’avance pour être en température. La monture EQ6 n’a pas été raccordée électriquement, me contentant d’une utilisation manuelle. Entre 19h54 et 19h58, l’ISS est passée du nord-ouest à l’est-nord-est, avec une magnitude de -2.4 et une élévation maximale de 36 degrés sur l’horizon. Je l’ai observé aux jumelles 20x80. Elle m’est apparue comme une grosse « tache » dorée, sans forme distincte. Par contre, sa vision est bien différente du simple point brillant visible lorsqu’il s’agit d’un satellite ordinaire.
Par la suite, nous avons observé Jupiter. L’ombre d’Europe était bien visible entre les bandes équatoriales. Par contre, je n’ai pas pensé à chercher le globe même d’Europe qui devait se trouver proche du bord de la planète… la tache rouge n’était pas visible à ce moment là et la résolution ne permettait tout de façon pas de voir des détails dans les bandes équatoriales.
Ensuite j’ai pointé M 27 Vul à 94x. En vision directe, elle ressemble en effet à un trognon de pomme avec une légère ovalisation très discrète. Par contre, en vision décalée, on dirait un ballon de rugby avec une partie centrale bien plus dense et toujours en trognon de pomme. Il me semble avoir vu une étoile sur ou à travers le bord d’une partie du « trognon ». Avec un filtre OIII l’ovalisation est immédiatement bien plus visible et donne une très belle image. Avec un filtre de type « Ciel profond », seule la partie « pomme » est bien visible. Les anses de l’ovalisation devenant alors très faibles. Je passe ensuite sur M 57 Lyr à 94x. La meilleure image de cette nébuleuse planétaire est la meilleure... sans filtre! Avec un filtre « ciel profond » l’image devient fort sombre et seule l’anneau reste visible, fort dense. Avec le filtre OIII l’image est certes un peu plus claire, mais reste néanmoins encore trop sombre pour être détaillée. J’ai mis une Barlow 2x, donnant donc 188x d’amplification, mais l’image devient alors bien trop sombre et je ne perçois pas l’étoile centrale. Je passe ensuite à M 56 Lyr, amas globulaire nettement visible en vision décalée, comme une belle tache floue. Par contre, en vision directe il reste assez flou mais deux ou trois étoiles réussissent à ressortir de l’ensemble. Je repaire aussi un demi-cercle bien net composé de trois étoiles positionnées sous l’amas, tel que vu à l’oculaire du télescope équipé d’un renvoi coudé. Au chercheur 12x80 l’amas apparaît sous la forme d’une toute petite tache diffuse.
Mon intérêt se porte ensuite sur M 71, autre amas globulaire mais situé dans la constellation de la Flèche. Tout comme pour le précédent, ce n’est qu’une minuscule tache floue au chercheur 12x80. Au télescope, à 94x, on observe bien ce qui semble être un amas globulaire. Par contre, avec la Barlow 2x, soit à une amplification de 188x, même en vision indirecte on ne perçoit pas vraiment une forme sphérique, mais plutôt une sorte de forme légèrement allongée. La présence de quelques étoiles à l’une de ses extrémités lui donne l’apparence d’une forme de poisson, avec ce qui pourrait être une longue nageoire caudale, amputée de sa partie supérieure (un peu comme certains poissons tropicaux en ont). Bien entendu, tout cela reste très suggestif… En tous les cas je trouve que cet amas n’a rien à voir de similaire avec d’autres amas, comme M 13 ou M 22 par exemple, dont la forme en boule est bien définie. J’arrive à distinguer peut-être entre vingt et vingt-cinq étoiles de cet amas.
Soudainement, je réalise que les images manquent curieusement de luminosité… Et pour cause! Je constate que la lame de fermeture est couverte de buée! Après avoir installé une ceinture chauffante, je retrouve assez rapidement au moins 85% des capacités optiques de l’instrument. N’ayant pas de sèche-cheveux sous la main, je ne peux totalement s`cher rapidement la lame. Tant pis, je poursuis mes investigations et pointe le chercheur dans la région de NGC 6934 Del, encore un amas globulaire. Première constatation, je ne le distingue pas dans le chercheur 12x80 tant il est petit! Je pense que c’est l’un des plus petits amas globulaires que j’ai observé jusqu’à présent. Dans le champ de l’instrument, à 94x, il est néanmoins aisément discernable par comparaison à une étoile assez brillante et se trouvant non loin de lui. Il est possible que cette étoile soit TYC 522-815-1, de magnitude 9,37. Il a un air de minuscule M 13 à 94x, alors qu’avec la Barlow 2x il ressemble à une sorte de boule de ouate indéfinie, assez semblable avec l’image d’un objet cométaire diffus. En vision décalée il semble presque deux fois plus étendue, mais bien entendu, dans détails accessibles. Dommage de ne pouvoir le résoudre… Je termine cette série d’amas globulaire par M 15 Peg, absolument splendide à 94x. Je le trouve presque plus beau que M 13, car plus piqué et plus « photogénique ». Cela est dû au fait qu’il prend moins de champ dans l’oculaire et cela lui donne un aire de petit bijou! Son cœur est très lumineux et le reste des étoiles forme vraiment une boule de « têtes d’épingles » brillantes. Son halo montre encore un certain nombre d’étoiles dispersées tout autour. A 188x et une mise au point soignée, le cœur est certes moins lumineux qu’auparavant, mais l’on parvient néanmoins à « éclater » ce splendide amas et à bien le résoudre. Il n’apparait néanmoins pas comme une boule aussi régulièrement sphérique que M 13, mais en dehors de la forme de son cœur, semble allongé, un peu comme une forme rectangulaire très grossière.
En restant dans Pégase, je tombe sur NGC 7331, jolie galaxie spirale vue de 3/4 située à 2°21' au nord-est de 38 Peg. Son noyau est assez lumineux et ses extensions sont bien visibles. Malheureusement, du fait de la buée résiduelle probablement, je ne parviens pas à distinguer nettement les galaxies satellites voisines, même si j’ai un très fort soupçon pour l’une d’elle… je termine cette soirée d’observation sur le trio grandiose que forme M 31, 32 et 110. M 31 est en apparence vraiment gigantesque comparativement à toute autre galaxie observée. Je fais mon gros possible pour voir quelques détails dans la structure des bras spiralés, mais rien de certain. Le ciel ici est encore bien trop lumineux malheureusement. M 32 se distingue aussi très aisément. C’est M 110 qui me donne un peu de fil à retordre car, bien que visible, elle reste tout de même très pâlotte sur le fond du ciel… Sa taille est néanmoins déjà fort appréciable.
Pour faire plaisir à Danièle, je lui montre à nouveau M 13 puis NGC 869 et 884, car elle adore les amas ouverts !
Durant cette soirée, j’ai vu passer au moins cinq satellites, dont deux presque coup sur coup dans le champ oculaire de l’instrument. Que de boites de conserve autour de notre bonne vieille Terre !
Lun 21 Sep 2009 - 23:12
