27 avril 2009
Transparence : bonne Turbulence : faible Vent : nul Humidité : absente
Température : +21° C
Instrument : Réfracteur SkyWatcher 150 F/D 8. Observateurs : Ph.Dinant
Amplification : 48x , 75x et 240x
Optiques : oculaire de 25 mm et 16mm plus Powermat 5x.
Heure d’observation : De 21h15 à 23h15, heure locale.
Lieu : St-Georges-de-Windsor – (QC) Canada
Lat : 45°41’52’’ Nord – Long : 71°50’37’’ Ouest
Objet observé : M 87, 89, 58, 90, 84, 86, 51, 68, 3, 53,104, NGC 4438, 5053, 5194.
Objet loupé : M 101 et NGC 5466.
Après une journée fort chaude pour la saison (+29°C), la nuit est splendide, sans humidité (je peux aisément me coucher dans l’herbe sur le sol) et agrémenter du chant mélodieux d’une multitude de grenouilles qui fêtent la saison des amours. Un seul bémol à ce tableau idyllique, les aller et retour de deux tracteurs et d’une voiture, entre 22h et 23h (travaux paysans nocturnes ???). Même en fermant les yeux, il faut néanmoins quelques temps pour réhabituer la vue aux détails délicats des objets du ciel profond.
Afin de ne pas me gâcher trop de temps de montage, réglage et démontage d’instrument, j’utilise ce soir ma SkyWatcher 150 F/D 8 sur EQ5 non motorisée. Comme la Lune est fort basse à l’horizon ouest, le secteur du Méridien est assez bien observable, si ce n’est la pollution lumineuse du village et surtout d’un lampadaire pas bien loin… Je commence par pointer la région de la Vierge, au-dessus du Corbeau, ou je pense pouvoir trouver M 104. La forme de la constellation du Corbeau étant très facile à repérer, il est ainsi plus rapide de faire des recherches depuis elle que depuis des repères situés dans la constellation de la Vierge. Grâce aux cartes des régions à observer cette nuit que j’avais imprimées avant de sortir, ma recherche est très rapidement concluante. Voilà M 104 dans l’oculaire. Bien que plus modeste que dans mes souvenirs (Ma dernière observation de cette galaxie remontant au 16 avril…1987, avec un Newton de 318mm F/6, miroir principal et lame de fermeture Roger Mosser), mais néanmoins semblable à ce que j’espérais voir. Cette forme de « soucoupe volante » est tout à fait remarquable et la bande centrale d’absorption parfaitement visible dans le plan équatorial de la galaxie. On distingue ainsi fort bien, même à seulement 48x de grossissement, les deux hémisphères lumineux séparés par la bande sombre du disque. Sous le Corbeau, dans l’Hydre femelle, l’amas globulaire M 68 (NGC 4590) est aisé à trouver aussi. De magnitude 7.84, il est aisément accessible à des instruments de taille moyenne. C’est une jolie petite boule d’étoiles denses.
Pointant plus haut, dans la Vierge, sans recherche spécifique (sachant que le coin fourmille de galaxies…), je positionne l’instrument à peu près à égale distance de Vindemiatrix (ε Vir), à l’Est et de Denobola (β Leo), à l’Ouest et je tombe en plein sur le trio M 90, 89 et 58. Ce ne sont que de simples taches pâles et diffuses à l’oculaire, mais néanmoins tout à fait visible sur le fond du ciel plus sombre. Impossible d’en distinguer la nature spiralée avec cette lunette néanmoins. Déplaçant légèrement l’instrument, je trouve ensuite M 87, puis plus loin M 86 et 84. C’est toujours passionnant et émouvant à la fois d’observer de tels corps célestes, ensemble de centaines de milliers d’étoiles distantes de 60 millions d’années lumière ! Quittant le coin, je dirige ensuite l’instrument vers deux amas globulaires situés à un peu plus de 7,5° Sud-est de Vindemiatrix, tout proche en fait de l’étoile α Com. Il s’agit de M 53 et NGC 5053. Le premier, M 53, de magnitude 7.61, est facilement visible ; c’est également une belle petite boule d’étoiles serrées, déjà observable à 48x. Amplifier plus permet de mieux circonscrire l’objet et de l’apprécier, même si sa luminosité apparente décroit alors bien vite ! NGC 5053, de magnitude 9.47 est presque « absent » par rapport au précédent. Il faut avoir l’œil exercé pour l’apercevoir, tellement il est pâle sur le fond du ciel. Pour voir un autre bel amas, je pointe ensuite M 3, dans les Chiens de Chasse. Objet de magnitude 6.19 il est très nettement perceptible dans le chercheur 8x50. C’est en soit un petit M 13, moins lumineux et moins séparable, mais fort beau néanmoins. En le contemplant avec attention, je me demandais comment faisait certains observateurs pour réussir à dessiner de tels objets du ciel profond… Tout un art ! Malgré dix bonnes minutes passées ensuite à rechercher NGC 5466, autre amas globulaire situé à seulement 5°6’ au Sud-est du précédent, je ne le trouve pas ! Pourtant, avec sa magnitude 9.04 et un diamètre apparent presque double de celui de M 3 il devrait être trouvable… Trop pâle sur le fond du ciel peut-être ? A moins que je ne me sois complètement planté…
Finalement je me tourne vers un couple de galaxie plus au Nord-est, M 51/NGC 5195. Ma dernière observation de ce couple fut faite aux jumelles 20x80, le 6 avril 2007, alors que je résidais encore en Suisse romande. M 51 présente une belle surface à 48x et 75x. Néanmoins, impossible pour moi de distinguer sa nature spiralée. NGC 5195 reste, pour sa part, une tache floue. M 101 est aussi un échec cette nuit. Quasi à la verticale au moment de l’observation, je ne parviens pas à la pointer correctement ni à la trouver au chercheur 8x50 du fait que le tube du réfracteur vient butter contre le trépied del’EQ5… De plus, il faut être allongé sur le sol pour observer à l’oculaire des objets situés à une telle verticale ! Du coup, allongé au sol, regard tourné vers le firmament, je perçois la Couronne Boréale, à l’Est du Bouvier, mais aussi Hercule, à l’Est de la Couronne Boréale. Un dernier regard pour terminer la soirée s’impose ; l’objet à observé ? M 13 bien sûr ! Quel amas globulaire tout de même. Je vais jusqu’à 240x de grossissement pour mieux « l’éclater ». Même avec des amplifications faibles il est aisé de voir des étoiles à sa périphérie. C’est vraiment, pour moi, le plus bel amas globulaire du ciel boréal.
Vers 23h, des filaments brumeux surgissent de l’Ouest et je décide donc de ranger le matériel. Il fait toujours chaud (j’ai observé en chemise toute la soirée) et les grenouilles n’arrêtent pas leur concert. Par contre, une odeur légère de moufette met mes sens en alerte. Il est temps de rentrer avant d’être « parfumé » sans le souhaiter !
Mar 28 Avr 2009 - 15:43
Bon, ici les moufettes sont inextistantes ; ceci compense cela 
Belle observation, merci.