compte-rendu d'bservation du 3 mars 2009

Voici le compte-rendu de mes dernières observations, le 3 mars:

Transparence : 4 Turbulence : 1 Vent : 1 Humidité : 0
Température : -16° C
Instrument : réfracteur 150/1200 Observateurs : Ph.Dinant
Amplification : 48x, 120x et 240x
Optiques : oculaires de 25, 10mm et Barlow 2x
Heure d’observation : De 21h30 à 22h30, heure locale.
Lieu : St-Georges-de-Windsor – (QC) Canada
Lat : 45°41’52’’ Nord – Long : 71°50’37’’ Ouest
Objet observé : Comète C/2007 N3 Lulin, Cérès, Saturne, Alpha Leo, Gamma leo, Delta leo, HD 94336 LMi et la Lune.

Nouvelle belle nuit en ce 3 mars, avec une température de -16 C en début d’observation (à 21h30) et un petit vent (en rafales par moments) qui donnait une impression de froid plus vif. De temps à autres d’ailleurs, le réfracteur SW 150 F/D 6 sur EQ5 non motorisée, vibrait sous les coups de vent. Le ciel était bien dégagé et clair, mais la Lune, encore présente à l’ouest, diffusait trop de lumière pour consacrer cette soirée aux objets du ciel profond.

J’ai donc commencé la séance par retrouver la comète C/2007 N3 Lulin, observée la dernière fois le 28 février. Elle se trouve ce soir à environ 6 degrés sud-est du centre de l’amas M 44. L’image est nettement moins belle, car le fond du ciel, du fait de la lumière lunaire, est trop clair. Néanmoins, à 48x, le noyau et la coma sont nettement visibles. La queue, toujours bien étendue, traverse en partie mon oculaire de 25mm. Je dis en partie, car si le ciel avait été plus noir, il est certain que tout le champ en aurait été rempli. Toujours pas de couleur verdâtre en vue, rien que des nuances de gris!

Sur les judicieux conseils de Hugues, je m’étais préparé, grâce à Coelix, des cartes haute résolution du point précis ou chercher l’Astéroïde Cérès (Il est de loin le plus gros astéroïde avec plus du tiers de la masse totale de la ceinture d’astéroïdes. Il est également la plus petite des planètes naines, avec ses 930 km. Orbitant à 446 millions de km du Soleil en moyenne, il accomplit sa révolution en en 4.6 ans. Sa période de rotation est de 9 heures). Celui-ci étant tellement bien placé dans le Lion, que le trouver a été un jeu d’enfant. J’étais d’ailleurs heureux comme un môme d’avoir pu ainsi observer mon premier astéroïde! (En 40 ans de pratique astronomique, il était temps…). Cérès, de magnitude 6.96, se trouvait presque au centre d’un triangle formé des étoiles HD 94601 au sud (MV 4.46), HD 94747 à l’est (MV 6.36) et HD94480 à l’ouest (MV 6.91). Ce qui m’a frappé le plus, c’est la couleur un peu jaune-or de Cérès, couleur ne ressemblant en rien à celle d’une étoile. Il est vrai que même si cet objet est petit et relativement éloigné, ce que l’on en distingue n'est que le reflet de la lumière solaire à sa surface…

Impossible de ne pas contempler Saturne encore ce soir. La merveille de ces anneaux si fins et la ronde de ses satellites. Titan, Encelade et Thétys étaient bien visibles à l’ouest du disque saturnien. Dioné se trouvait de l’autre côté, à l’est. A 240x (oculaire de 10mm et Barlow 2x), je n'ai toujours pas réussi à voir l’inclinaison des anneaux, pourtant si visible en imagerie! A l’œil, j'ai toujours l’impression que les anneaux sont quasi perpendiculaires. Seule une ombre équatoriale se distingue sur le disque de la planète, mais difficile de dire s’il s’agit de l’épaisseur des anneaux eux-mêmes ou de l’ombre de ceux-ci!

Comme les galaxies du Lion étaient trop noyées dans la lumière lunaire, je me suis « contenté » d’observer quelques étoiles doubles. La plus intéressante est sans nul doute Gamma Leo (Algeiba). A 120 x les deux astres sont bien séparés, mais l’écart est de l’ordre de un à un et demi diamètre stellaire! Ce couple à un écartement de 4.5’’ d'arc. Ce sont deux étoiles ayant à peine environ 1 magnitude de différence. Les teintes ressemblent à du jaune foncé. Je passe ensuite à Regulus (Alpha Leo). C’est aussi une belle étoile double mais avec un écartement bien plus grand. Il s’agit d’une étoile bleue qui domine par son éclat son petit compagnon, de couleur jaune orangé à presque 3' nord-ouest. Le troisième couple observé est Delta Leo (Zosma). L'étoile principale est une naine blanche dont le compagnon, bien moins lumineux, tire sur l’orangé. Ce couple est facile et se résout même dans les petits diamètres puisque l’écartement des composantes est d’un peu plus de 191’’ d’arc. Je passe ensuite à l’observation d’une étoile rouge distante de 929 a.l. située dans le Petit Lion. Il s’agit de HD 94336, de MV 7.04 et de spectre MIII. Je m’attendais à une étoile…rouge et j’ai eu l’impression de voir une étoile...sombre! La couleur est en effet très foncé et n’a rien à voir avec un rouge tel que celui de Bételgeuse par exemple, pourtant de spectre MII. Sans doute est-ce dû à la différence de magnitude?

Avant de rentrer le matériel, je termine cette soirée en longeant le terminateur lunaire, maintenant de plus en plus basse sur l’horizon nord-ouest et au-dessus du village depuis mon point d’observation. Néanmoins les images ne sont pas vraiment mauvaises et supportent bien un grossissement de 240x. Bien qu’il y ait toute une série de cratères forts intéressants, je me restreins à porter mon attention sur Cassini, bien éclairé, mais surtout sur Aristilus et Autolycus, dont l’ombre des reliefs est merveilleusement projetée sur le sol! Mon œil est ensuite attiré par la fine ligne de rima Hyginus et Ariadeus. Fait troublant, je ne distingue pas du tout rimae Triesnecker! Question d’éclairage?

A 22h30 je décide de rentrer, commençant à ressentir un peu le froid.

Voici une bonne initiative de la part d'astrophil.
Je trouve très intéressante cette idée de compte-rendu d'observation.

Merci Adam! Il faut dire que les CROA (Compte-Rendus d'Observation Astronomique) sont une habitude chez la majorité des observateurs. C'est le moyen de conserver, dans un carnet de note ou sur ordinateur, les souvenirs des multiples moments d'observations au fil du temps. J'ai ainsi sur carnet des notes qui remontent aux années 80 et cela me fait des fois tout drôle de me relire si longtemps après! J'encourage donc tous les observateurs en Tunisie à faire de même; c'est simple et très intéressant. Cela permet ensuite de revenir sur certains points particuliers et de vérifier des changements éventuels, surtout en observation planétaire, solaire ou d'étoiles variables. Même si vous n'avez pas encore votre propre instrument, rien ne vous empêche de noter vos observations lorsque vous utilisez n'importe quel instrument (de club, d'un ami, d'un observatoire, etc.). Je continuerai ici à poster mes prochaine observations si cela vous intéresse

Autre chose. Même si l'on peut observer le ciel en "touriste", c'est-à-dire sans but précis que celui de contempler la beauté infinie des cieux, il vaut mieux préparer sa séance d'observation bien avant. Une liste d'objets déterminés à l'avance évite bien souvent d'être perdu devant tant de surface à observer et d'être bien plus sélectif quant au thème de l'observation. Ainsi, de constellations en constellations, d'objets en objets, on apprend bien mieux la carte du ciel et ce qu'elle héberge comme astres divers. Alors à vos télescopes!

Merci beaucoup astrophil pour ces précisions et j'espère que tu continueras à nous poster tes CROA et je profite de ce message pour faire un appel à tous les autres amateurs d'en faire autant.