Le 2 avril ...

Me voilà rentré. Quel dommage que la météo ne fut pas favorable : beaucoup trop de vent et pendant toute la durée du voyage. Une seule soirée d'observation que je vous confie de suite.

Les hauteurs de Tembaïne se découpent sur l’azure dominant le jaune or des dunes du grand erg. Alors que notre guide et ami, un m’razig pur souche, s’active à dresser la tente, nous hésitons encore. Un vent soutenu décolle une fine couche de sable sur une épaisseur d’environs un mètre. Aussi fin qu’une farine, il pénètre partout et les appareils photos tout comme les montures n’apprécient guère. Décidément, avril n’est pas une saison favorable à la pratique de l’observation astronomique dans le désert tunisien.
L’horizon Est s’assombrit sur une hauteur de quelques degrés, tranchant sur le bleu du ciel. Je cherche un ourlet rose entre bleu et gris, sans succès. La saturation des couleurs et la transition ne laissent cependant à mes yeux aucun doute : il s‘agit du Casque de Vénus. Cela tempère notre déception de ne pouvoir sortir le matériel pour cause de sable ; tous ces kilos emmenés pour rien … Enfin, les choses les plus simples se savourent lorsqu’elles sont rares et le désert est propice à leur observation. Bientôt vers le couchant, Vénus nous gratifie de son éclat et en cherchant dans ses quatre cinq heures, la discrète Mercure se laisse deviner entre de fines formations nuageuses. Le spectacle est superbe mais ne dure pas. Alors que le pain achève de cuire dans le sable nous nous apprêtons à manger. Je ne sais comment s’y prend Ahmed mais il parvient toujours à nous surprendre : une salade tunisienne suivie de mouton cuit à l’étouffé sur la braise avant de conclure par une délicieuse pâtisserie La Corne de Gazelle. A nouveau notre regard se porte vers l’Ouest. Mercure passe sous l’horizon talonnée par Vénus. Lentement la lumière zodiacale s’installe : une portion d’ellipse doucement couchée à gauche. Si cette image n’étonne plus le coureur de désert, elle n’en demeure pas moins très rare en Europe alors nous savourons … Et la cerise sur le gâteau alors que Vénus c’est durablement installée au pied de la lumière zodiacale, nous pouvons admirer son sommet englobant les Pléiades : Vénus, la lumière, M45, cela fait tout de même beaucoup pour nos yeux gourmands !

Rien de bien nouveau donc, pas une photo faute à la météo ; le matériel n'a pas quitté son contenant mais les tunisiens et leur gentillesse compensent. A bientot donc vers septembre octobre.

Bonjour Norma. Cela fait plaisir de te lire à nouveau. Quel beau récit tu nous fais là! Ta prose est superbe, on croirait lire du pur roman classique! Dommage pour cette météo décevante. Mais quelque part, c'est un bien. Au moins la nature a encore le dernier mot...

Tu es bien trop indulgent avec moi, le français est toujours ma bête noire même si depuis une vingtaine d'années je prends plaisir à écrire. Oui la nature fut encore la plus forte mais je ne regrette rien. Ce que le ciel s'est refusé à me donner cette fois je l'ai reçu des tunisiens que je remercie encore.

merveilleux! Alors tout va bien, c,est important de s'en rendre compte.

Ici aujourd'hui, nous avions zéro degré Celsius au lever du jour... alors que samedi passé il faisait + 29 C. Le va et vient de la météo... Il tombe une sorte de grésille par moment; pas de quoi mettre un télecope dehors et encore moins un astronome amateur!

j'ai attendu ton appelle mais .....!
c'est pas grave à la prochaine !!!

Tu ne m'as pas donné tes coordonnées téléphoniques, c'est dommage. Je t'ai adressé un mot par la poste. Donc à la prochaine fois.

j'ai crue que j'ai envoyé !!!
pas grave, le plus important que vous avez passer du bons moments malgré la météo !!!